Les logiciels Knowllence et le PLM

Article de JF PREVERAUD paru dans Industries et Technologies en Juillet 2007

Pour aider les industriels à créer des produits toujours plus innovants et personnalisés, les éditeurs dotent leurs logiciels d’outils optimisant les méthodologies de conception.

Huit ans après le lancement du vocable PLM par l’éditeur SAP et sa récupération rapide par Dassault Systèmes, ce concept marketing est devenu une offre tangible chez les éditeurs et, surtout, une réalité chez les industriels.

En effet, les offres des éditeurs généralistes sont maintenant suffisamment intégrées ou ouvertes pour autoriser la création et la gestion collaborative des données de définition nécessaires au suivi du cycle de vie des produits, le Product Licfecycle Management cher aux Anglo-Saxons. Et cela ne se limite plus à la seule géométrie. Les industriels ont enfin réussi à faire comprendre aux éditeurs de CAO que la géométrie, fut-elle 3D hyperréaliste, n’est qu’un langage destiné à exprimer et faire comprendre au plus grand nombre les intentions et contraintes de conception des créateurs de nouveaux produits.

Cela se traduit par un large éventail d’offres, qui prennent en compte les méthodologies et outils d’aide à l’innovation de style Triz, de maîtrise de risques de développement tels les outils de Knowllence, de gestion des exigences clients, de gestion de projets, de portefeuilles et variantes de produits, etc. Autant de moyens qui conduisent à une formalisation beaucoup plus forte des processus de développement, jusque-là souvent uniquement matérialisés dans des bouts de tableurs Excel.

« C’est un excellent moyen de structurer nos développements de nouveaux produits, car cela nous oblige à en formaliser chacune des étapes. Nous sommes ainsi sûrs d’être exhaustifs, de garantir la cohérence de nos données autour d’un projet, d’insuffler une réelle dynamique à nos études et enfin de garder en permanence à l’esprit notre volonté de faire de la conception orientée client », estimait ainsi récemment dans un séminaire Renaud Antoine, de Schneider Electric.

Concentration chez les éditeurs de logiciels

On notera aussi une forte ouverture des offres PLM vers les produits de calcul scientifique amont, tels Matlab ou Simulink chez The Mathworks, véritables boîtes à outils des ingénieurs qui servent à la description et à la formalisation des problématiques rencontrées en conception. Un besoin que PTC à bien compris, allant jusqu’à faire de l’acquisition de Mathsoft, il y a juste un an.
Notons que PTC a une stratégie d’acquisitions clairement affichée qui l’a conduit à reprendre, entre autres, dans les deux années écoulées, Polypan Technologies pour la gestion des processus de fabrication, Arbortext pour la gestion de contenu et de documents techniques, Ohio Design Automation pour la liaison avec les outils de XAO-électronique, Itedo Software pour l’illustration technique ou très récemment, NC Graphics dans le domaine de la FAO.

Les autres éditeurs ne sont pas en reste. Depuis deux ans, il ne se passe pratiquement pas de semaine sans une acquisition importante dans le petit monde du PLM. Dassault Systèmes à absorbé MatrixOne pour conforter son offre GDT, Abaqus pour créer le noyau de son offre calcul sous le nom Simulia, Virtools pour disposer d’outils de création ainsi que de diffusion de contenu 3D interactif sur le Web et, voici quelques semaines, Icem Technologies dans le design. Du côté d’Autodesk, le marché a aussi été fructueux avec l’achat du français Solid Dynamics dans le domaine de la simulation des mécanismes, de Compass Systems en GDT, d’Engineering Intent pour la personnalisation des produits et enfin d’Alias, leader du design industriel. Solidworks a, de son côté, repris Conisio dans le domaine de GDT. Enfin, le monde de calcul, très dispersé entre une multitude d’acteurs souvent de petite taille, n’échappe pas à ce pas à ce phénomène de concentration. Ainsi le généraliste Ansys a complété son offre en mécanique des fluides avec l’acquisition de Fluent.

Intégrer le client final dans la boucle de conception

Parmi les ténors du PLM, UGS a été absorbé par le groupe Siemens, qui entend ainsi développer une offre dans le domaine de l’usine numérique en complément de ses activités d’automaticien. Cela crédibilise à la fois la démarche de l’usine numérique et la création, dés 2003, de Dextus, filiale commune de Dassault Systèmes et Schneider Electric sur ce sujet. Cette liste à la Prévert a le mérite de mettre en avant pratiquement l’ensemble des segments de marché qui évoluent rapidement. Cela se traduit chez les principaux acteurs par des suites intégrées facilitant la capitalisation des savoir-faire et leur réutilisation dans le développement de produits nouveaux, ainsi que la possibilité de créer à terme des prototypes virtuels disposant d’un comportement réaliste. Un besoin impérieux pour rester compétitif en réduisant les délais et les coûts de développement de produits qui doivent toujours être plus innovants.

Pour cela, on voit arriver des logiciels comme ControlBuild de la PME brestoise. TNI-Software. Cette plate-forme est un outil d’aide à la conception, au développement et à la maintenance de systèmes de contrôle commande pour équipements complexes, pour lesquels elle assure la génération et la validation automatique des logiciels pilotant les automates programmables embarqués.

Dassault Systèmes a, de son côté, fait la démonstration que l’intégration entre ses outils Catia et Virtools lui permettait de mettre les mains d’un panel d’utilisateurs un modèle virtuel d’appareil photographique, afin d’en faire valider l’utilisation par les consommateurs, voire de les faire s’exprimer sur la facilité d’usage des différentes variantes proposées.

Sans être utopique, la mise en ligne de tels outils, couplés à des logiciels de conception toujours plus automatisés et à des moyens de fabrication rapide par sintérisation de poudres métalliques ou plastiques, permet d’envisager d’intégrer, à relativement court terme, le client final dans la boucle de conception. Celui-ci aura alors la possibilité de créer des biens de consommation répondant à ses attentes personnelles. Nous connaissons actuellement les débuts du Web 2.0. Nous voilà partis vers le PLM 2.0.

La place des logiciels TDC Software – Knowllence dans la conception

L’éditeur français TDC Software- Knowllence développe, depuis 1990, une gamme de logiciels dans le domaine des méthodologies et de la maîtrise des risques de conception de nouveaux produits ou process.

La Suite TDC ou Robust Engineering Suite assure la traçabilité, la capitalisation et la cohérence méthodologique.

Elle repose sur la maîtrise de multiples outils de conception tels que l’analyse fonctionnelle, l’analyse de la valeur, les blocs-diagrammes fonctionnels et SADT, l’AMDEC (D-FMEA et P-FMEA) et les arbres de défaillance, les plans d’expériences Taguchi, MC2, etc…

TDC Software a ainsi bâti, au fil du temps et des demandes de ses clients, toute une panoplie modulaire et communicante de logiciels paramétrables, qui sont de véritables outils méthodologiques d’aide à la conception, facilitant grandement la mise en place de démarches de type Six-Sigma, certification qualité (ISO 9001, ISO 14001, OHSAS….,), sûreté de fonctionnement, innovation etc.

Jean-François Prevéraud, journaliste à Industrie & Technologies et l’Usine Nouvelle, suit depuis plus de 25 ans l’informatique industrielle et plus particulièrement les applications destinées au monde de la conception (CFAO, GDT, Calcul/Simulation, PLM…). Il a été a l’origine de la lettre bimensuelle Systèmes d’Informations Technologiques, qui a été intégrée à la lettre Web hebdomadaire, dont il est maintenant le rédacteur en chef.

Reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur, @ Industrie et Technologies

 

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